Une espèce en voie d'extinction...

Publié le par Artemis

Ce matin, ça ne va pas très bien: J'ai envie de faire mes valises et de déménager sur la banquise!

La région de verdure de la rive-sud ainsi que mon nouveau pensionnaire ne me conviennent pas vraiment. L'automne est l'une des pires saisons pour les réactions allergiques... En effet, depuis quelques semaines, j'enchaîne les crises d'asthme le soir et pendant la nuit. Je pense que le facteur allergique Senshou n'est pas le plus grave, sinon, j'aurais les yeux qui piquent et des crises d'éternuement également (généralement, les allergies aux poils de chats chez moi ressemblent plus à des rhinites allergiques qu'autre chose).

J'avais donc envie ce matin de migrer un peu plus au nord: pas de pollen, pas (encore) de pollution, la solution idéale! Je me souviens encore quand l'allergologue me l'a dit alors que l'on découvrait que les pommes pouvaient m'être fatales et que je ne pourrai plus goûter à la texture veloutée de la chair d'une cerise... :-(
L'ennui, c'est que si mon environnement de survie devient la banquise, alors je suis amenée à disparaître avant 50 ans je pense... Et je ne suis pas la seule!

C'est fou ce que l'on apprend en lisant les journaux. Depuis quelques mois déjà, Dad m'a offert un abonnement au courrier international. Il s'agit d'un journal regroupant des extraits de différents quotidiens ou hebdomadaires dans le monde entier sur des sujets pertinents d'actualité. N'allez pas y chercher les histoires sur les gangs de motards québécois ou sur les problèmes d'insalubrité des logements de certains quartiers de Montréal: c'est au dessus de tout ça. Tellement au dessus qu'un jour il m'est arrivé une histoire assez comique au téléphone à ce sujet...

Je reçois un coup de téléphone publicitaire d'un vendeur qui me propose un abonnement à prix réduit pour un quotidien anglophone de Montréal. Il commence par me demander si je m'intéresse à l'actualité, puis me demande si je serais intéressée par son journal, ce à quoi je lui réponds honêtement que je n'aurais pas le temps parce que je lis déjà un journal d'actualité fort intéressant... S'attendant à m'entendre citer le Journal de Montréal, la Presse ou tout autre quotidien montréalais contre lequel il aurait des arguments bien solides à avancer, il se permet de me demander quel est ce fameux papier qui occupe mon temps de lecture. Je lui réponds que je lis le Courrier International et là transparait, dans le ton de son "Oh... Ok then", toute la déception d'un combat perdu d'avance! Il décide donc de battre en retraite, ayant le feeling que le quotidien qu'il me présentait ne se situait pas dans la même catégorie ;-)

Justement, hier, j'en ai poussé des soupirs de "Mais c'est pas possible", "Mais ils vont tout détruire!" et  "l'homme est vraiment imbécile des fois!"
Le dossier de la semaine porte sur l'exploitation à venir de la région Arctique. Il faut savoir que les prévisions de fonte de la callote glaciaire ont été sous-estimées et que les années 2007 et 2008 ont présenté des records de fonte en été. Il se pourrait que dès 2040 l'océan arctique soit totalement libéré des glaces durant la période estivale! Même les prévisions des scientifiques les plus pessimistes ont été surpassées ces dernières années... Certes, c'est à chacun de nous de faire un effort, même si ce n'est pas évident dans le monde actuel basé sur la dépendance d'énergies fossiles. Cependant, chacun peut faire sa part pour réduire les émissions de gaz à effet de serre: économiser l'eau et l'électricité, baisser le chauffage quand personne n'est à la maison, supporter la chaleur un peu plus avant de mettre l'air climatisé à tout bout de champ, acheter une voiture économique au  lieu d'un 4x4...
Le gros problème évoqué dans l'article est par contre d'une toute autre ampleur: Non contents de faire fondre l'Arctique, les états envisagent maintenant de polluer de façon irréverible cette région encore vierge!

L'Arctique possède une réserve importante de pétrole et de gaz qui permettrait de faire reculer la fin de la dépendance au pétrole de quelques années, et les passages maritimes qui seraient délivrés des glaces à longueur d'année permettraient de faciliter les transports maritimes d'une région à l'autre du globe. Mais l'exploitation pétrolière  et l'augmentation de passage dans cette zone accroissent particulièrement le risque de pollution majeure et la rapidité de destruction de l'écosystème de cette zone! C'est ainsi que les États-Unis, le Canada, la Russie, la Chine et d'autres pays ayant des prétentions sur le Pôle Nord entament d'un côté des négociations diplomatiques pour contrôler cette région, et de l'autre des travaux de recherche sur les moyens d'exploitation des réserves... au lieu se battre pour tenter à tout prix de sauver qu'il reste de cette région unique sur Terre!

Je ne sais pas pour vous, mais je serai triste d'expliquer à mes enfants plus tard que nous avons su développer une technologie pour aller sur Mars mais que nous n'avons même pas été capables de faire un petit effort pour sauver les ours polaires et les phoques... et qu'au contraire les gouvernements ont tout fait pour détruire ce qu'il y avait de plus beau sur Terre...

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